Mon EMBRUNMAN à moi

Un peu de lecture pour se motiver pour la rentrée, le résumé de l'Embrunman de Christophe ;)

Christophe finisher siteRobin heureux site

Les sourires en disent longs !!!

Raconter sa participation à un premier ironman, que ce soit à embrun où ailleurs sans parler de la préparation, n'aurait aucun sens. D'ailleurs, c est probablement le chemin le plus important, plus que la destination à atteindre.

ACTE 1: l'euphorie

Dimanche 29 janvier 2017, vers minuit: Robin vient de m envoyer le plan d entraînement pour la première semaine de préparation à l 'embrun man. Le début d'une sacré aventure. Décidé depuis plusieurs mois, tant qu'à en faire un, autant faire celui ci...

Je découvre cette première semaine d entraînement avec délectation, ça y est, je suis un sportif top level, puisque j ai un coach :-)

Bon ça veut dire quoi PF, et puis BG ???? C est quoi tout ce charabia ? J aurais peut-être mieux fais d apprendre le japonais ! On revient sur terre, je ne suis pas un triathlete top level, mais par contre le p'tit gars qui va s'occuper de moi, lui il a l air d'en connaître un rayon. Est ce suffisant ?

Les semaines vont se succéder, 28 au total, c'est un choix personnel: prendre mon temps. Semaines pendant lesquelles je vais alterner des semaines W (travail) avec des semaines (R) de repos....enfin le repos version Robin, c est à dire 10 hr d entraînement dans la semaine !

ACTE 2: Le doute

Le temps passe, et je me rends compte que j'ai mis le doigt dans un truc pas ordinaire. Quand je croise certains qui ont déjà fait embrun, ou un truc dans le même genre, je note un petit sourire en coin, voir un léger rictus qui en dit long, n'est ce pas Régis, Sébastien, Jérôme, Catherine, Isabelle ..:-) Je commence a comprendre que cet embrunman, c est quand même un gros morceau qu'il va falloir avaler.

Les premières semaines sont difficiles, météo pourrie à souhait, mais surtout toutes ces vilaines habitudes à changer ( et ça va durer un temps !), je roule ou cours "trop vite" quand il ne faut pas et je suis trop lent quand les consignes voudraient que je sois rapide comme une gazelle...mais une gazelle de 89 kg !

Pour préparer un ironman, il faut retenir au moins ça : " dur dans le mou, mou dans le dur !" ( N'est ce pas Catherine !) En clair il faut chercher à lisser son effort, enchainer les séances en Z1 et Z2, et quand un certains Nicolas L. démarre à bloc en vélo le dimanche matin: ne pas le suivre, ou alors si on prend sa roue: prétexter une panne de cardio pour embrouiller le coach !

ACTE 3:  La désillusion

Le temps passe, quelques défauts commencent à disparaître, enfin plutôt à s'estomper. Je vis ironman, je mange ironman, je dors ironman, les journées sont régulées par les entraînements. De 89 kg, j arrive maintenant plutôt à 80 voir en dessous.

Enfin le premier objectif, le half de Vendôme : nat correcte, vélo correct, cap catastrophique...grosse chaleur, pourtant bonne hydratation...retour à la maison avec le moral dans les chaussettes.

ACTE 4: l'obstination

Heureusement le coach est là :  -" tu as fais une bonne nat et une bonne gestion du vélo...et rappelle toi du trail de Gravigny où tu avais bien géré ton effort à pieds...que du positif donc ! "

Je suis regonflé à bloc quand arrive un mois après le deuxième objectif: le half de la Ferté Macé. La consigne du chef: le faire allure IM. Bilan j arrive frais comme un gardon sur la ligne d arrivée, ok....avec un temps pas extra, mais je suis plutôt content car j ai compris que c'est le plaisir qui devait avant tout me guider.

Les semaines s enchaînent, l'objectif au début si lointain commence à se rapprocher, et arrive le temps du stage en montagne de 15 jours. Tel l'ermite, je prends la route des Alpes avec 20 kg de vêtements de sport, le vélo et... mon hamac !

Première semaine difficile, je pédale "carré" les montées de cols sont laborieuses, mais petit à petit cela commence à être mieux. La balance indique maintenant 78 voir 77 kg... Je commence à être sec et plus affuté. Je navigue dans un état bizarre, l impression d être un peu fatigué et entamé, mais avec des perf qui s'améliorent...allez comprendre.

Reconnaissance du parcours de l embrunman, le jour du départ de l étape du tour de France...(merci Robin !): Résultat, 400m de D+ en plus et bien 15 bornes pour contourner ce gros b...

Bref 9h40 de vélo, et donc pas un vrai référentiel de temps. Pas grave finalement.

Retour dans notre plat pays pour que les globules rouges se multiplient... Et suivent les préparatifs du départ. Si tout comme moi la veille d'un M ou  d'un half vous passez 3 plombes à faire et refaire votre sac, en bien là , c est puissance 10 !

ACTE 5: La délivrance

Lundi 14 août, je reçois tout plein d encouragements des copines et des copains du club et de la famille: merci à Nico, Isabelle, Nadège, Catherine, Caroline, Kathy, Didier, ... Ça me fait quand même un peu l effet du mec qui part pour une belle galère et qui est le seul à l ignorer !!!! Un p'tit message aussi de Marco qui m'a bien fait plaisir, je me souviens encore de son post sur le forum pour son premier XS, j espère moi aussi avoir autant de plaisir à faire Embrun. Merci Marco, ça m à bien aidé !

Mardi 15 août, 3h20: Réveil !

Enfin "réveil" c est quand on a dormi !..disons plutôt "debout"

Première frayeur, la Garmin qui était en charge indique 46%, le chargeur est HS ! Ça commence bien....panique, je la remets en charge, et on verra bien.

La stratégie: un départ à jeun (testée plusieurs fois) j ai remarqué que je me sentais bien à partir le ventre vide. Sacré challenge que de démarrer l un des IM les plus dur sans avoir mangé !

Arrivée à Embrun....le cardio indique 100% la charge dans la voiture a été suffisante. Soulagement, mais de courte durée....

L'entrée au parc: impossible à expliquer avec des mots, un moment intense. Il fait nuit, tout le monde s'affaire dans ce parc à vélo immense (1095 partants) on échange avec les voisins....Zamora est peut-être à 3 mètres ou meme Charlotte Morel... Mais tout ce petit monde vit les mêmes minutes...et de la même manière. Un mélange de stress, d'envie d'en découdre enfin.

Curieusement je ne stresse pas, je profite, l'impression de planer au dessus du parc. Je discute avec mon voisin qui a bâché 3 fois, dont 1 fois suite à 3 crevaisons ( là je suis content de ne pas avoir succombé à la tentation de la veille en voulant me délester d'une partie du matos de réparation), d'ailleurs je n'irais même pas m échauffer , quelques mouvements à sec suffiront bien, de toute façon nous avons 3800m à faire !

5h55, les filles s'élancent les premières dans la nuit et dans une eau à 20°: la galanterie !

5' minutes après, ça y est...plus que 3,2,1 secondes et nous nous jettons à l'eau.

Whouaa, le pied, pas celui que je prends dans la tronche régulièrement sur le parcours, mais celui de ce bonheur de faire une nat au pied des montagnes. Être au milieu de 1095 triathletes qui s'elancent en courant un vrai spectacle.

Après 15', déjà le jour se pointe, je cale ma nage tant bien que mal, car un millier de participants, ça veut dire tout le temps du monde autour de soi. Je sors en 1h18, exactement le temps prévu, transition en 10', le temps d enfiler mon cuissard de vélo à l'envers et de recommencer ! Objectif ne rien oublier: essuyage des pieds, socquettes, protection solaire, et surtout alimentation : 60gr de glucides et hydratation ( les recommandations du chef)

Et il a raison. Faire un ironman c est avoir 2 choses en têtes : respecter coûte que coûte ses allures, et s'alimenter et s'hydrater jusqu'au bout correctement. Déroger à ça = échec assuré. Cela paraît simple, mais détrompez vous, la tentation est grande d'envoyer du braquet quand ça va, et de zapper un ravito quand on a pas faim ou soif. Et si la solution c était de partir à jeun, à méditer.

Je démarre donc cool car de toute façon nous allons prendre 1000m de D+ en 40km ! J ai de bonnes jambes, mais je m'oblige à mouliner en 34x28 sur la route des Puy. Stupeur: le cardio indique que je suis en Z4 !!!! C est quoi cette connerie ? C'est ma ceinture qui déconne, je suis super bien, mais les infos du cardio sont complètement farfelues.

On va donc la jouer à l ancienne....au ressenti.

"Bippppp" Toutes les 7'30", tu bois 2 gorgées et toutes les 30' tu manges. Ne pas déroger...

Petite crevaison à st Clement, réparation rapide avec l'aide d'un spectateur qui m'apporte une pompe a vélo d'atelier, et d'autres me cachent spontanément des arbitres ! ( Frédérique tu n'as rien lu !)

L izoard....les doigts dans le nez, enfin presque, mais je prends un pied monstrueux dans l'ascension, j arrive au sommet à 12h31, j avais planifié 12h30 !

Ravito perso à base de sandwich à la viande de grison ( protéines et sodium au rdv). Danielle me rejoindra​ au sommet pour m encourager !

Descente de l izoard comme une balle, 75km/hr, la route est fermée dans l autre sens. Pallon, nickel,...les traverses, du vent mais ça le fait, chalvet, ça pique un peu, surtout si près de l'arrivée. Mes pieds sont en surchauffe, je m'arrête dans la montée, pour me masser le dessous des pieds. Impeccable, les brûlures ont disparues en quelques minutes, j'ai bien fais de faire ce break. Rester à l'écoute de son corps. Quand il dit stop ou break, il faut l'écouter.

La descente se fait calmement car je suis dans les temps avec presque 1h sur le temps limite. L'année passez un gars c'est fracturé le tibia ici.
Pour des raisons d organisation, les temps limites a vélo sont serrés, donc à  surveiller et pas évident à respecter.

Ça y est...le marathon me regarde droit dans les yeux ! Robin m a recommandé de démarrer tranquilou, sans mater le cardio ( ça tombe bien il déconne), de continuer à bien m'hydrater, idéalement avec un camelbak (il avait encore raison sur ce choix) et de courir tout le temps, même lentement....(encore raison)

T2....19' ! On ne rigole pas.... Je veux enfiler mon short de cap, mais j ai un gel dans la poche qui a explosé ! Obligé de rincer tout ça sous l eau...mais pas de stress, je sais maintenant que les horaires limites sur la cap sont très larges. J en profite donc pour me faire masser par 2 étudiants kiné, et remplir le camelbak. Bon ok, la prochaine fois je pense que je pourrais optimiser cette transition sans difficultés et ainsi éviter les railleries d'un certains Nicolas L.

Dernier tour pas facile, il fait nuit, la journée commence à être longue quand même, heureusement, l'ambiance ,le public,...tout ça est magique, Robin pointe le bout de son nez des le premier tour de cap, je suis regonflé à bloc, idem sur le deuxième tour ou le mur des 30km ne m'epargne pas, un gel, un coup de st yorre et ma foi ça passe (presque)

ACTE 6: La jubilation

Et là....le dernier tour, je ne m'attarde pas sur l errance des derniers kilomètres en pleine pampa, mais je retiens surtout "le"dernier kilomètre, avec la foule encore présente qui vous encourage comme elle a encouragé Zamora et le top 100. Les 100 derniers mètres où on lève les bras et le public vous encourage par votre prénom..... whouaa ! Rien qu'à y repenser j'en ai la chair de poule.

Malgré un temps à faire sourire plus d'un (5h11) je suis plutôt content car j ai repris 112 places sur la cap ! Arrivé plutôt frais sur la cap, bonne alimentation et hydratation, début cool et course constante en Z2-,  sont autant de consignes très pertinentes de Robin que j ai été bien inspiré de respecter.

Passage de la ligne en 15h58, j aurais aimé 15h, mais pas grave. Danielle me mitraille avec l'appareil photo, Robin est là avec la banane, fier j en suis sur, d avoir emmener un modeste triathlete comme moi sur la ligne d arrivée de l 'embrun man.

EPILOGUE

Je suis donc un finisher de l un des triathlons les plus difficiles au monde.

Début des vacances, après 24 hr de repos total, j'enchaîne des randonnées en montagne, sorties vélo cool et natation en eaux vives. Là encore, je suis convaincu que c'est cette préparation aux longs cours qui paye.

"Je touche du bois": aucunes douleurs ni courbatures, mais surtout la tête dans les étoiles et la satisfaction d avoir réalisé un rêve.

Je remercie tous mes proches, amis, familles, qui ont supporté toutes ces semaines ou l entraînement a été ma priorité, ces entraînements très  tôt, ou très tard. Bref beaucoup de sacrifices, mais quel bonheur à l arrivée.

Merci à Régis pour m avoir fait passer en 4 ans du stade de l'enclume qu'on jette à l'eau, à un truc qui nage à 2' au 100m pendant 4 bornes.

Et enfin, merci à Robin pour son professionnalisme, sa patience (il en faut ! ) et sa gentillesse...que de conseils avisés. Au delà de l'objectif visé, c est avant tout le processus pour l'atteindre qui est passionnant, et de l'avoir partagé avec lui. Et peu importe le temps réalisé, la vraie victoire c'est de l'avoir préparé et de l'avoir vécu.

Ça y est, je suis un ironman, et à mon tour d'avoir un petit sourire en coin quand on me parlera d'une d'envie d'embrunman 

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